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Les bénéfices de la kinésithérapie aux Urgences

Dans plusieurs pays et depuis plusieurs décennies les kinésithérapeutes se sont révélés être des acteurs clés dans les services d’urgences, spécialement dans le domaine des problèmes musculo-squelettiques.

Une revue de littérature scientifique a voulu faire le point sur les preuves actuelles concernant la kinésithérapie aux Urgences et établir des recommandations.

Il en ressort que la kinésithérapie en première intention dans les services d’urgences peut être bénéfique.

Il existe cependant des variations entre les pays en fonction du lieu d’exercice, de la législation et de la formation des kinésithérapeutes.

NDLR: La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé, suite à la récente crise des urgences, la possibilité d’un accès direct aux kinésithérapeutes pour la lombalgie aiguë et l’entorse de cheville.

Bien avant cette annonce, les praticiens du cabinet se sont formés (depuis 2012) au triage des patients et à l’accès direct afin d’exclure des pathologies ne relevant pas de la kinésithérapie.

De plus, avec leurs diverses formations avancées, ils sont capables d’évaluer en première intention ou en seconde intention, si le problème d’un patient est du ressort ou non de la kinésithérapie, pouvant ainsi réadresser le patient chez le médecin et garantir sa sécurité.

Référence

Eveline Matifat, Marianne Méquignon, Caitriona Cunningham, Catherine Blake, Oma Fennelly, François Desmeules, Benefits of Musculoskeletal Physical Therapy in Emergency Departments: A Systematic Review, Physical Therapy, Volume 99, Issue 9, September 2019, Pages 1150–1166

Des recommandations de bonne pratique sur l’arthrose de genou/hanche

La kinésithérapie est le traitement conservateur de choix dans la prise en charge des personnes souffrant d’arthrose du genou et/ou de la hanche.

Des experts internationaux du sujet se sont dernièrement réunis, et ont publié une étude dans le Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, concernant les recommandations de bonne pratique de cette prise en charge.

Il en est ressorti 70 recommandations sur lesquels peut s’appuyer votre kinésithérapeute pour vous permettre d’aller mieux.

Les 3 principaux éléments de ces recommandations concernent l’éducation du patient sur la pathologie, la prescription d’exercices thérapeutiques spécifiques, et la perte de poids lorsque cela est nécessaire.

Parlez en à votre kinésithérapeute.

Référence

Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy 2019 49:7, 501-512

Syndrome du canal carpien: la kinésithérapie aussi efficace et moins couteuse que la chirurgie

C’est la conclusion d’une publication parue récemment dans le sérieux Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy.

Dans cet essai clinique randomisé, 120 femmes avec un diagnostic de syndrome du canal carpien ont été séparées de manière aléatoire en 2 groupes, l’un réalisant 3 séances de kinésithérapie, l’autre de la chirurgie.

La kinésithérapie est aussi efficace que la chirurgie mais a eu l’avantage d’être beaucoup couteuse.

Les patientes du groupe chirurgie ont eu besoin d’avoir plus recours à d’autres traitements supplémentaires et ont eu un absentéisme plus important.

Référence

Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy 2019 49:2, 55-63

La méthode Mulligan efficace pour vos douleurs

La méthode Mulligan est assez utilisée par les kinésithérapeutes/physiothérapeutes à travers le monde pour aider à traiter les problèmes musculo-squelettiques.

Il s’agit de techniques manuelles accompagnées de mouvement de la part du patient. Ces techniques font partie des outils en Thérapie Manuelle Orthopédique.

Une revue de la littérature scientifique a cherché à évaluer l’efficacité réelle de ces techniques pour traiter les problèmes concernant les articulations dites « périphériques » (épaule, coude, poignet/main, hanche, genou, cheville/pied).

16 études de bonne qualité sont ressorties, concernant 576 patients.

La conclusion de l’analyse est que la méthode Mulligan est efficace pour améliorer les douleurs à court terme.

Les praticiens de La Clinique du Physio sont formés et pratique la méthode Mulligan. Bien intégrée au traitement elle permettra de vous faire progresser dans votre rééducation. Parlez en à votre kinésithérapeute/physiothérapeute.

Référence

Stathopoulos, Nikolaos et al. Effectiveness of Mulligan’s Mobilization with Movement techniques on pain and disability of peripheral joints: A systematic review with meta-analysis between 2008–2017. Physiotherapy

Arthrose de hanche: mettre en place d’un programme d’exercices pour vous

Des recommandations de bonnes pratiques existent sur la prise en charge des personnes souffrant des conséquences de l’arthrose de hanche. Les exercices thérapeutiques et notamment un renforcement musculaire spécifique peuvent vous permettre de réduire vos douleurs, vos raideurs et vos incapacités. Ils vous permettront également d’améliorer votre souplesse et votre fonction physique.

Consultez et faites vous évaluer par votre kinésithérapeute afin de mettre en place un programme d’exercices spécifiques à vous.

 

Brosseau L, Wells GA, Pugh AG, Smith CA, Rahman P, Àlvarez Gallardo IC, Toupin-April K, Loew L, De Angelis G, Cavallo S, Taki J, Marcotte R, Fransen M, Hernandez-Molina G, Kenny GP, Regnaux JP, Lefevre-Colau MM, Brooks S, Laferriere L, McLean L, Longchamp G. Ottawa Panel evidence-based clinical practice guidelines for therapeutic exercise in the management of hip osteoarthritis. Clin Rehabil. 2016 Oct;30(10):935-946. Epub 2015 Sep 23.

Comprendre l’arthrose avec les nouvelles connaissances

En général, dans la tête des gens, l’arthrose se réfère principalement à une usure ou une pathologie dégénérative d’une articulation, avec comme image la destruction progressive du cartilage provoquant de la douleur et une dysfonction de l’articulation.

A la lumière des dernières recherches et publications scientifiques, cette vision est en fait partiellement erronée.

En effet, il existe une absence de corrélation entre les images radiologiques et les symptômes ressentis par des patients souffrant d’arthrose. De même, il n’existerait pas d’associations claires entre les images de l’articulation à l’IRM (qui est une imagerie plus précise pour l’arthrose) et l’état d’usure du cartilage et son épaisseur. Enfin, le cartilage n’étant pas innervé ni vascularisé, il semble bien qu’il ne soit pas un contributeur important des symptômes.

En fait, les recherches récentes ont montré que l’arthrose concernait tout ce qui compose et entoure l’articulation, qu’il s’agisse du cartilage, de l’os, de la synovie (« l’huile » de nos articulations), des ligaments, des muscles etc…

Et l’arthrose se caractériserait par une augmentation de l’activité des cellules et la formation de nouveaux tissus tout autour et dans l’articulation, se manifestant par exemple par la formation d’os nouveau (ostéophytes) au bord des articulations. Mais, il s’agirait en fait d’un processus de réparation normal qui est normalement lent et efficace. Cependant, ce processus d’arthrose ne semble pas avoir la même progression pour tout le monde, avec des gens ayant une évolution lente et progressive au contraire d’autres beaucoup plus rapide.

Un autre point est que contrairement à ce que l’on pensait jusqu’à maintenant, il y a un phénomène d’inflammation dans l’arthrose.

Cette inflammation jouerait un rôle important dans la présentation des symptômes et la dégradation du cartilage. Dans les phases initiales et terminales de l’arthrose, l’inflammation de la synovie serait commune. L’hypothèse est que cette synovite (inflammation de la synovie) serait due à des fragments de cartilage qui, une fois dégradés dans l’articulation, provoqueraient la production d’enzymes inflammatoires responsables elle-mêmes de la dégradation du cartilage, comme dans un cercle vicieux.

N.B: Dans le language courant le suffixe -ose est opposé au suffixe -ite qui signifie « inflammatoire » alors que le suffixe -ose désigne en fait un processus de transformation, ce qui colle tout de même avec la description moderne de l’arthrose qui est faite.

Un dernier point, et non des moindres, est que des études ont montré que ces processus pathologiques de l’arthrose sont parfois présents chez des gens qui ne présentent aucune douleur ! Cela signifie que d’autres facteurs entrent en ligne de compte lorsqu’on souffre d’arthrose. En effet, cela dépend également de facteurs psychologiques et sociaux qui interagissent de façon complexe avec les changement structuraux dans vos articulations (c’est ce que l’on appelle le modèle bio-psycho-social en médecine). Ces facteurs psychologiques et sociaux peuvent être, par exemple, un sentiment d’impuissance vis à vis de votre problème douloureux, votre croyance en vos capacités, l’anxiété, la dépression etc… Des fluctuations dans ses facteurs psycho-sociaux peuvent être liés à des variations de douleur, même si ne nous sommes pas sûrs si c’est la douleur qui entraîne cela ou l’inverse.

Note établie à partir de la référence suivante:

Bennell K, Hinman R, Holden M, Peat G . Knee osteoarthritis (2015).. Dans Jull G., Moore A., Falla D., Lewis J., McCarthy C., Sterling M. Grieve’s modern musculoskeletal physiotherapy (4th éd., p. 537). United Kingdom: Elsevier.

Arthrose au genou : la kinésithérapie peut améliorer la qualité de vie

Vous avez des douleurs au genou ? Il se peut que cela soit doit du à de l’arthrose femoro-patellaire. Ce problème qui est multi-dimensionnel et multi-factoriel affecte la qualité de vie des individus en souffrant. La bonne nouvelle est qu’une récente revue de la littérature scientifique ayant compilé 77 études a conclu que des soins conservateurs comme la kinésithérapie pouvaient améliorer la qualité de vie des personnes avec ce problème. Un traitement se basant sur de l’éducation à la pathologie, l’éducation sur les mécanismes douloureux et leur gestion, sur l’utilisation de bandes adhésives (« taping »), d’exercices thérapeutiques, ou encore de thérapie manuelle peuvent vous aider. Faites vous évaluez et guidez par votre kinésithérapeute.