Thérapie Fonctionnelle Cognitive (TFC)

La thérapie fonctionnelle cognitive est une approche corps-esprit ayant pour but de prendre en charge les problèmes douloureux lorsqu’il deviennent invalidant et éprouvant. Contrairement à la kinésithérapie plus traditionnelle où le thérapeute effectue souvent un traitement manuel, la thérapie fonctionnelle cognitive a pour objectif d’aider le patient à prendre lui-même en charge son problème douloureux, de l’aider à le comprendre et à l’auto-gérer efficacement.

Que se passe-t-il avec les douleurs persistantes et invalidantes ?

Les problèmes de douleurs musculo-squelettiques persistantes et invalidantes sont la principale cause d’invalidité dans le monde. Il s’agit de problèmes douloureux tels que les douleurs dorsales et cervicales, ainsi que les douleurs aux épaules, les douleurs nerveuses, les douleurs articulaires et l’arthrite, et les douleurs chroniques généralisées.

Il existe des preuves solides indiquant que les problèmes de douleur persistante et invalidante sont complexes et impliquent de multiples facteurs, ce qui rend ces problèmes vraiment difficiles à traiter. Alors que l’on croit généralement que l’intensité de la douleur se reflète dans le degré d’endommagement des tissus (c’est-à-dire que douleur = dommage), nous savons maintenant que ce n’est pas toujours le cas.

Par exemple :

-une personne peut ressentir de fortes douleurs au dos, au cou et à la tête sans aucune preuve de blessure ou de lésion tissulaire ;

-la douleur d’une personne peut persister après une blessure lorsque les tissus sont guéris (6-8 semaines) ;

-ou lorsque deux personnes présentent le même degré d’arthrite sur un scanner, mais que l’une d’entre elles est active et relativement indolore, tandis que l’autre souffre de douleurs sévères et invalidantes. Comment cela se produit-il ?

Notre étonnant système nerveux peut parfois nous laisser tomber

Le système nerveux est étonnamment complexe et il peut nous aider ou nous gêner. C’est un peu comme un orchestre : les mêmes instruments peuvent produire soit une musique d’une beauté étonnante, soit un bruit épouvantable et assourdissant. C’est une caractéristique de la façon dont les différentes parties fonctionnent et s’intègrent.

De la même manière, le système nerveux peut protéger le corps de la douleur ou nous rendre vulnérables à une douleur persistante. Dans ce cas, notre système nerveux (qui est normalement conçu pour nous avertir du danger) et la façon dont nous contrôlons notre corps (qui est conçu pour nous protéger) peuvent finir par travailler contre nous. Cela peut devenir effrayant et angoissant.

Il est prouvé que la douleur persistante est associée à des changements complexes dans le système nerveux, où les réseaux du système nerveux peuvent subir des modifications, entraînant une sensibilité des structures du corps au toucher, au mouvement, à la charge et à l’activité ou même créer une douleur à ne rien faire. Ce qui est merveilleux avec notre système nerveux, c’est qu’il est hautement adaptable et peut être réentraîné !

Qui est sujet à avoir douleur persistante et invalidante ?

De nombreuses recherches nous indiquent que la vulnérabilité d’une personne à la douleur persistante et invalidante est influencée par de multiples facteurs.

Voici une liste de facteurs connus pour augmenter le risque de douleur persistante et invalidante chez une personne :

Génétique : certains gènes augmentent la susceptibilité à la douleur.

Les expériences de stress vécues au début de la vie, comme les traumatismes physiques et émotionnels, ainsi que le stress ou les menaces permanentes.

Les expériences douloureuses vécues au début de la vie peuvent rendre une personne plus sensible à la douleur et peuvent également influencer la façon dont elle y réagit.

Les pensées négatives : Si une personne se sent impuissante, qu’elle ne contrôle pas sa douleur, qu’elle se concentre beaucoup sur sa douleur et qu’elle la considère comme une menace, ces pensées finiront par limiter sa capacité à s’engager dans les choses de la vie auxquelles elle tient.

Les émotions négatives : Lorsque la douleur est sévère, mal contrôlée et imprévisible, elle peut être très effrayante, angoissante et inquiétante. Lorsque la douleur limite la capacité d’une personne à s’engager dans des activités qu’elle apprécie, cela peut avoir un impact négatif sur son humeur et entraîner un sentiment de perte, de chagrin, de frustration et de colère. Ces émotions sont en soi tout à fait normales, mais elles peuvent être un puissant moteur de la douleur. C’est pourquoi nous ressentons souvent plus de douleur lorsque nous sommes stressés, tristes et inquiets. Il existe également des preuves solides que les personnes souffrant de dépression et d’anxiété sont plus susceptibles de développer des douleurs. Les substances chimiques présentes dans notre système nerveux qui influencent notre humeur peuvent également influencer la façon dont nous traitons les sensations corporelles.

L’évitement de l’activité, du mouvement et de la vie, et la protection excessive de la partie du corps douloureuse. Il est normal et utile de garder, protéger et éviter de bouger un os cassé jusqu’à sa guérison. Cependant, en cas de douleur persistante, en l’absence de lésions tissulaires et de blessures, l’évitement des mouvements et des activités, ainsi que la protection des muscles, rendent généralement la personne plus handicapée et plus douloureuse. Cela peut souvent conduire à éviter des choses importantes dans la vie, comme le travail, la socialisation et l’activité physique, ce qui entraîne une plus grande détresse émotionnelle.

Facteurs liés au mode de vie

Niveaux d’activité physique et comportements sédentaires : La sédentarité est un facteur de risque de douleur, et l’activité physique protège de la douleur.

Le sommeil : Il existe des preuves solides que le manque de sommeil ou un sommeil insuffisant augmente notre sensibilité à la douleur. Le sommeil peut influencer la chimie de notre corps et avoir un impact sur de nombreux éléments tels que notre capacité à nous détendre, notre humeur, nos niveaux de sensibilité et notre système immunitaire.

La graisse abdominale (ventre) : il existe des preuves solides que l’augmentation de la graisse autour du ventre entraîne une augmentation des substances chimiques inflammatoires dans le sang, ce qui peut provoquer une inflammation des articulations et des tendons.

La combinaison de ces facteurs peut créer un cycle complexe et vicieux de douleur, d’incapacité et de détresse, dont il peut sembler impossible de sortir.

La bonne nouvelle, c’est que nombre de ces facteurs sont modifiables et qu’avec le soutien approprié, vous pouvez briser ce cycle.

Physiothérapie traditionnelle

Traditionnellement, la physiothérapie se concentre sur le soulagement des symptômes au moyen de techniques manuelles telles que le massage, la mobilisation, la manipulation et l’aiguilletage, ou d’exercices axés sur le contrôle postural ou le renforcement du tronc. Étant donné la complexité de la douleur, si ces approches thérapeutiques peuvent soulager la douleur à court terme, elles n’ont souvent pas d’impact positif à long terme sur le problème de douleur invalidante d’une personne. Une approche différente de la physiothérapie est nécessaire pour traiter efficacement le problème.

Comment fonctionne la thérapie fonctionnelle cognitive ?

Votre histoire est la clé. La plupart des informations essentielles sur votre état se trouvent dans votre histoire. C’est un peu comme une personne qui apporte un puzzle dont toutes les pièces sont présentes, mais qui ne sait pas à quoi ressemble l’image. Notre travail consiste à travailler avec vous pour trouver l’emplacement de toutes les pièces de votre puzzle, pour vous aider à lui donner un sens (rendre l’image claire).

Tout d’abord, nous prenons le temps (1 heure pour la première consultation) d’écouter votre histoire. Nous sommes intéressés par:

-comment votre parcours douloureux a commencé

-les éléments qui provoquent et soulagent votre douleur

-l’impact de la douleur sur tous les aspects de votre vie (physique, social, professionnel, émotionnel, etc.)

-votre compréhension du problème de la douleur et vos pensées à ce sujet

-vos expériences antérieures de la douleur et la façon dont vous avez géré ces épisodes

-les stratégies que vous avez développées pour faire face à votre problème de douleur

-si vous évitez les choses de la vie qui sont importantes pour vous

-si vous protégez votre région corporelle douloureuse, comment cela affecte-t-il votre niveau de confiance pour bouger et vous engager dans des activités que vous appréciez.

-vos objectifs à court et à long terme

-votre santé générale et votre bien-être émotionnel

-nous dépistons également tout problème de santé grave et nous examinons vos radios/IRM si vous en avez.

Évaluer son corps et son fonctionnement :

-Nous savons que lorsqu’une personne ressent une douleur, la réponse du corps est souvent de se crisper et de surprotéger la partie du corps douloureuse. Cela peut également modifier la perception que nous avons de notre corps et altérer la façon dont nous le contrôlons.

-Nous nous intéressons aux choses qui vous font mal – et à la façon dont votre corps fonctionne pendant ces activités.

-Nous nous intéressons à vos perceptions et à la façon dont vous contrôlez votre corps.

-Nous examinerons la façon dont vous bougez, votre capacité à détendre votre corps et votre confiance en vous pour bouger.

-Nous examinerons également votre force et votre condition physique.

-Nous pourrons également effectuer des tests sur vos nerfs et évaluer la sensibilité de vos tissus.

Sur la base de toutes ces informations, nous élaborerons un plan de traitement :

1. Comprendre la douleur

Tout d’abord, nous allons nous asseoir et vous aider à comprendre pourquoi vous avez mal et tous les facteurs qui y contribuent. Nous vous aiderons à trouver d’autres façons de penser et de réagir à la douleur, afin que vous puissiez la prendre en charge. Nous élaborerons un plan pour atteindre vos objectifs et vous permettre de vivre à nouveau.

Nous vous orienterons également vers des ressources qui vous aideront à mieux comprendre votre état douloureux.

2. Confiance dans le fait de bouger et de vivre

Nous élaborerons un programme d’exercices spécifique à vous, à votre présentation unique, à votre capacité fonctionnelle et à vos niveaux de douleur, ainsi qu’à votre niveau de confiance et à vos objectifs. Nous commencerons lentement et développerons le programme pour que vous ayez confiance en vous pour bouger, charger et renforcer votre corps. Nous vous aiderons à trouver des façons de bouger qui réduisent votre douleur et vous mettent en charge. Ces exercices sont orientés vers la fonction et sont liés à vos objectifs pour vous aider à renforcer votre confiance et à retrouver la vie que vous souhaitez. Nous vous enseignerons des méthodes que vous pourrez adapter et intégrer à votre vie quotidienne.

Par exemple, en cas de mal de dos, il est très fréquent que les personnes perdent confiance dans leur capacité à se pencher et à soulever des objets, ce qui limite leur capacité à s’habiller, à jardiner, à jouer avec les enfants, etc. En général, les muscles du dos et du ventre sont trop tendus – un peu comme si l’on serrait le poing. Cela rend les mouvements à la fois rigides et douloureux. Nous vous apprendrons d’abord à vous détendre et à bouger sans vous faire mal, afin de développer lentement votre force, votre confiance et votre capacité à vous plier et à soulever à nouveau. Nous vous aiderons ensuite à intégrer ces mouvements dans vos activités de la vie quotidienne.

3. Adopter un mode de vie sain

Le mouvement et l’activité physique réguliers sont si importants pour notre santé mentale et physique. Trouver des moyens de bouger et de s’adonner à des activités qui vous plaisent – en participant à des activités sociales – est très utile pour faire face à la douleur. Il peut s’agir de marche, de vélo, de danse, de yoga, de natation, de Pilates, de course ou de gymnastique. Nous vous aiderons à atteindre vos objectifs. Tout exercice est utile, et le meilleur exercice est celui que vous trouvez agréable et que vous continuerez à faire. L’exercice est comme un médicament – il faut en faire suffisamment pour en tirer les bénéfices. Pour la douleur, il est recommandé de faire au moins 150 minutes par semaine.

Le sommeil est si important pour le système nerveux, le système immunitaire et la santé mentale, et pourtant la perturbation du sommeil est un problème clé lorsqu’on vit avec la douleur. Nous explorerons avec vous vos habitudes de sommeil, votre capacité à vous détendre, à bouger et à vous positionner dans votre lit. Des stratégies simples peuvent souvent être très efficaces.

La gestion du stress est un élément clé de la gestion de la douleur. Le stress peut se manifester dans le corps, le rendant plus sensible et plus tendu. Nous pouvons vous conseiller sur les techniques de relaxation corporelle, de respiration et de pleine conscience. Il existe des preuves solides que ces techniques procurent une relaxation, un soulagement de la douleur et un sentiment positif de bien-être.

Une alimentation saine est également importante pour gérer de nombreuses douleurs. Il est de plus en plus évident que la présence d’un excès de graisse du ventre peut avoir un impact négatif sur les tissus de l’organisme en augmentant l’inflammation. La réduction de la graisse du ventre peut réduire la douleur liée à l’arthrite et aux tendinopathies.

Combien de temps faut-il pour que cela marche ?

Pour certaines personnes, le parcours peut être court, tandis que pour d’autres, il peut être plus long. En général, nous prévoyons de vous voir entre 4 et 8 fois sur une période de 12 semaines, en fonction du niveau de complexité. Nous espacerons ces visites au fur et à mesure que vous maîtriserez mieux votre douleur et que vous atteindrez vos objectifs. Il est très important que vous nous disiez si vous pensez que nous vous poussons trop ou pas assez. Certaines personnes peuvent avoir besoin d’un soutien continu en fonction de leur état de santé.

Pendant et après le traitement, les poussées de douleur sont très fréquentes. Elles surviennent souvent lorsque les personnes sont fatiguées, épuisées, malades, stressées, ne dorment pas ou lorsque vous êtes inactif ou faites une activité inhabituelle. Il est très important d’avoir un plan d’action pour gérer efficacement les poussées et les maîtriser rapidement pour se remettre sur la bonne voie. Nous sommes là pour vous soutenir dans ce processus. Elles peuvent être d’excellentes occasions d’apprendre.

Quels types de douleurs la thérapie cognitivo-fonctionnelle peut-elle soulager ?

Jusqu’à présent, la plupart des recherches ont été menées sur des personnes souffrant de lombalgie chronique, mais cette approche peut être adaptée aux personnes souffrant de douleurs articulaires, nerveuses, tendineuses et généralisées. Des recherches sont actuellement menées dans ces domaines.

Un certain nombre d’études cliniques ont démontré que la thérapie cognitivo-fonctionnelle permet de réduire à long terme la douleur et le handicap, par rapport à d’autres interventions. Il est important de noter qu’il ne s’agit pas d’un remède universel, mais de nombreuses personnes qui suivent l’intervention font état d’un meilleur contrôle de la douleur, d’un moindre besoin de médicaments ou de traitements et ont l’impression de pouvoir recommencer à vivre. Il est également prouvé que la confiance et la santé mentale s’améliorent.

La clé du succès est que nous vous confions la responsabilité de ce voyage. Pour en savoir plus sur la thérapie fonctionnelle cognitive, contactez-nous dès aujourd’hui !

Source: https://bodylogic.physio/service/cognitive-functional/